Vincent LELANDAIS, nouveau directeur sécurité-sûreté groupe – Crédit Agricole SA

Présenté par Baptiste VINAS
Juillet 2025
Depuis le 1er juillet 2025, Vincent Lelandais a endossé les fonctions de directeur sécurité-sûreté pour le Crédit Agricole SA.
Groupe qu’il a rejoint en octobre 2024, après avoir passé plus de 25 ans au sein de la police nationale, dont plusieurs années au sein du renseignement.
Quelles sont vos priorités stratégiques en matière de sécurité et de sûreté en devenant directeur sécurité sûreté du Crédit Agricole ?
Ma priorité, avec l’équipe sécurité sûreté de Crédit Agricole S.A., est d’assurer la continuité d’une stratégie cohérente, portée ces dernières années par Gilles Aubry, mon prédécesseur, tout en poursuivant l’adaptation de notre dispositif aux nouvelles formes de menaces. Il faut protéger nos collaborateurs, nos sites et nos missions à l’international dans un contexte marqué par la montée des risques hybrides : cyber, réputationnels, informationnels, souvent liés à des États ou des groupes idéologisés.
Quels éléments de votre parcours professionnel et de vos précédentes responsabilités constituent, selon vous, des atouts pour relever les enjeux de ce poste ?
J’ai eu la chance d’exercer au sein du renseignement d’ordre public, de la lutte antiterroriste, et d’effectuer un commandement opérationnel. Ces expériences m’ont appris à anticiper, structurer et décider dans l’urgence. Cela m’a également permis de développer une lecture globale des menaces.
Dans un contexte marqué par l’accélération technologique, l’évolution des menaces et la transformation du secteur bancaire, comment envisagez-vous de faire évoluer la stratégie de sécurité du Groupe Crédit Agricole ?
Il faut désormais intégrer pleinement la donnée, la cartographie des risques humains et l’anticipation réputationnelle. Le directeur sûreté agit dans un environnement mouvant, sous tension, où il doit croiser vision stratégique et pilotage de la complexité. Il doit penser en avance, agir à temps et ne pas céder au réflexe anxiogène. Le défi est, pour reprendre la devise d’une direction du renseignement bien connue des acteurs de l’Agora ; comprendre pour agir.
La sécurité et la sûreté impliquent à la fois des enjeux humains et technologiques. Quelle est votre approche pour articuler ces deux dimensions de manière cohérente et efficace ?
Je crois à l’intégration des expertises. La technologie doit servir la décision, non l’inverse. Il faut combiner les savoirs : expertise cyber, intelligence économique, connaissance du terrain, et capacité à lire les signaux faibles. Cette hybridation de profils régaliens, de collaborateurs issus de parcours privés, et de jeunes talents techniques est la clé d’une direction résiliente.
Selon vous, quelles sont les qualités clés qu’un directeur de la sécurité-sûreté doit impérativement posséder pour exercer efficacement ses fonctions ?
Il me semble que, par définition, un responsable sécurité-sûreté doit faire preuve de pragmatisme et de sang-froid. Il faut savoir décider et convaincre tout en restant dans une dynamique d’écoute active. Ce métier impose donc de sortir du silo et de bâtir une stratégie connectée aux réalités humaines, techniques et institutionnelles. D’où l’intérêt de rencontrer ses pairs et de faire vivre le continuum de sécurité.
D’une façon générale, la direction sûreté doit être un levier d’influence autant qu’un rempart de protection ; mais surtout elle doit incarner la confiance.
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