Sécurité : qu’est-ce qu’on attend pour placer le privé – Le Regard d’Éric de Riedmatten
Par Eric de Riedmatten
Octobre 2022
Pendant combien de temps va-t-on multiplier les « coups de com » pour camoufler l’insécurité en France.
Un refus d’obtempérer, un policier gravement blessé et des renforts de CRS aussitôt dépêchés sur place. Puis rien, plus rien. On colmate, on rassure mais on ne soigne pas. La plupart des grandes villes sont concernées. De gauche comme de droite. Toulouse, N°12 au rang des villes d’Europe où l’indice de criminalité est le plus élevé. Montpellier N°4 dans le palmarès des villes françaises où les transports publics sont les moins sûrs. Perpignan et son campus universitaire (Mailly), en proie aux trafics de drogue. Et cela n’est pas mieux à Béziers pourtant très à droite où la délinquance a augmenté de 5% en 1 an.
Arrêtons-nous sur l’exemple de Nantes car la situation actuelle me fait bondir. J’écoutais la semaine dernière le premier adjoint au Maire Bassem Asseh. Il devait répondre à la passivité de sa ville face à l’explosion des violences urbaines et quotidiennes. Une ville débordée par des migrants venus en masse après que la maire écologiste ait annoncé qu’elle accueillait tout le monde sans exception. Une ville ouverte en quelque sorte qui s’est déjà illustrée par sa mémorable ZAD de Notre-Dame-Des-Landes. En quelques mois, cette ville de Loire-Atlantique est devenue la proie de toutes les violences. Selon ses habitants, elle se retrouve submergée par les migrants et croule sous trafic de drogue doublé d’une exploitation humaine (que reconnait la Mairie).
NANTES QUI ETAIT UN HAVRE DE PAIX SE RETROUVE LA PROIE DE TOUTES LES VIOLENCES
Quel tableau ! Moi qui voyais Nantes comme un havre de paix régional. J’avoue être tombé de ma chaise. La maire de la ville, madame Johanna Rolland, écologiste, a d’ailleurs refusé de recevoir le journaliste de CNEWS. Les mots lui manquent sans doute pour expliquer comment une ville, hier si calme, est devenue l’une des plus dangereuses de France. Et dire qu’un ancien premier Ministre, Jean-Marc Ayrault a dirigé cette métropole de 1989 à 2012 et qu’il a même réussi à faire venir un apôtre de la paix le Dalaï-Lama en 2008. Depuis, la ville est en déroute et vit au rythme du déni des réalités.
Le préfet a même donné des chiffres stupéfiants allant en sens inverse du ressenti des populations locales. Selon lui, la délinquance a baissé de 10% en un an. Je me suis dit : « combien de temps va durer cette comédie des chiffres » ? Si le sujet n’était pas dramatique, on en ferait un sketch. Mais je suis anéanti quand j’entends chaque jour les vols et les viols s’additionner, dans les beaux quartiers comme dans des villes où il faisait bon vivre.
Ces villes « de grande solitude » comme le chantait Michel Sardou en son temps, sont devenues les territoires perdus de la République. Et certains quartiers « chics » se transforment en zone où il ne fait pas bon trainer.
Autre exemple, autre ville :
A Lyon, j’ai fait l’expérience de parcourir quelques centaines de mètres à pieds entre la place Bellecour et la Gare de Perrache. Une longue rue piétonne dominée par la mendicité et les « roms » prêts à vous « piquer » votre portable. Et pas un policier si ce n’est un agent de sécurité privée qui garde l’entrée de la rue. Je n’avais qu’une envie : fuir cet endroit laissé aux mains de petites bandes organisées qui ont oublié depuis longtemps ce qu’était le travail.
Vous allez dire que tout cela est exagéré. Alors je me plonge dans une étude réalisée par un institut de recherche sur les conditions de vie dans le monde (Numbeo). L’étude a été publiée dans Le Figaro en fin de semaine dernière. Elle prend en compte le ressenti des touristes venus en France. Le résultat est implacable. La France dévisse dans le classement mondial de la sécurité avec désormais une seule ville française dans le Top 200 des villes les plus sûres du monde. Sur les douze villes françaises passées au peigne fin, 1 seule est jugée « sécurisée » et il s’agit de Strasbourg. Les 11 autres villes se retrouvent au bas du classement… Bordeaux 272e et Toulouse 282e et donc bien en dessous du TOP 200 des villes où l’indice de sécurité est positif.
Et Paris dans tout cela ? 350e ! Marseille 388e.
SECURITE : LA FRANCE DERRIERE LE MEXIQUE !
Bref. C’est désormais Abou Dabi, dans les Emirats, qui se hisse au sommet du classement et … Saint-Sébastien en Espagne avec un indice de sécurité positif à 85 %.
Et si l’on compare la sécurité ressentie au niveau mondial, la France arrive derrière le Mexique ! Qui l’aurait cru ? L’époque où l’Amérique centrale avait la réputation d’être un coupe gorge est bel et bien révolue.
Mais au-delà de ces chiffres, je m’interroge.
On nous promet toutes les semaines des renforts mais ces renforts sont encore issus des rangs de la sécurité publique ! Ça va coûter combien tout cela ? Et surtout, combien de temps ? Car la police ne peut pas tout faire. A chaque fois, on nous joue le coup de com ! On fait plaisir aux médias en envoyant quelques policiers supplémentaires sur le terrain et on élude la vraie question de la sécurité durable. Celle que pourrait assurer le continuum de la sécurité comme ont su le faire les Espagnols.
QU’EST-CE QU’ON ATTEND POUR SECURISER LES QUARTIERS PERDUS DE LA REPUBLIQUE ?
Je retiens une chose : la police municipale est insuffisante. Elle n’est pas armée. Elle n’est pas assez respectée. Les villes qui étaient ouvertes aux étudiants ont perdu leur image. Voilà ce que j’entends à Nantes et ailleurs. Il suffit d’écouter la sénatrice LR Laurence Garnier pour comprendre que la sécurité doit monter d’un cran et que seul le privé peut devenir un relai efficace.
Le reste n’est que « coup de com » je le redis.
Envoyer des renforts au moindre accroc, promettre la lune alors que les budgets ne sont pas au rendez-vous ne sert plus à rien.
Il est temps que le privé place ses pions dans le maintien de l’ordre en France et qu’il assure cette mission à l’année. C’est aussi une bonne manière de valoriser une profession qui ne demande qu’à apporter sa part et qui ne viendra pas alourdir la voilure administrative.
Qu’est-ce qu’on attend pour sécuriser enfin les quartiers perdus de la République ?
Eric de Riedmatten
Directeur de la publication : Michaël Lejard
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