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SÉCURITÉ HIGH-TECH : EMPLOIS ET FORMATION RIEN NE VA PLUS ! – Le Regard d’Eric de Riedmatten

C’est à se taper la tête contre les murs, d’un bâtiment HIGH-TECH. Alors que la cyber sécurité recrute et que le potentiel d’embauches n’a jamais été aussi élevé dans les métiers de l’électrotechnique, les entreprises rament pour trouver le bon profil. La Fédération Française des Intégrateurs Électriciens a tenu conférence jeudi 1er décembre pour sonner l’alerte. Au cours des « 4h Chronos » organisés par la profession, j’apprends que l’accélération des technologies a pris de cours les organismes de formation.
Et dans le secteur du bâtiment, le secteur le plus pénalisé est celui de la sécurité électronique.
A savoir : La vidéosurveillance, la détection des biens et des personnes, l’intelligence artificielle. Tout ce qui fait appel aux nouvelles compétences est à la traîne.

20 000 POSTES A POURVOIR TOUT DE SUITE !

« On a accumulé des années de retard » me disait Pascal Toggenburger le nouveau président de la FFIE. Et il faudra 2 à 3 ans pour rattraper ce déficit et adapter les plans formation qui sont pour la plupart déconnectés des besoins des entreprises. Alors bien sûr, il y a un problème de communication. Les professionnels le reconnaissent, il y a eu perte de temps certes et surtout, incapacité à faire part des besoins lorsqu’il en était encore temps. Et les dégâts sont là.

20 000 postes seraient à pourvoir tout de suite alors que le chômage recule au compte-gouttes.
Quel gâchis.
Il parait que l’on perd chaque jour des chantiers dans le domaine des équipements électroniques de sécurité me dit la profession. Et il faudra au moins deux à trois ans, pour rattraper ce retard me confie Pascal Toggenburger, le président de la FFIE.
Je me suis tourné vers l’Etat pour prendre le pouls.
Et je l’interroge :
La formation professionnelle et l’apprentissage représentent un investissement de 32 milliards par an. Et cet argent ne remplit pas sa mission ? J’avoue être abasourdi !

DES FONDS MAL UTILISES

Au ministère de l’éducation nationale, Natalie Champion, chargée de mission pour le BTP et la sécurité privée, me rappelle que les entrepreneurs sont pourtant directement impliqués. Et d’ailleurs, ils en payent une bonne part à travers les contributions qu’ils versent (que l’on appelait autrefois le 1% patronal). Seulement problème, les entreprises payent mais elles payent sans connaître les contenus des formations. Et c’est ainsi qu’une grande part des fonds destinés à la formation est mal utilisée.
Quel gâchis une fois de plus.
Autre problème : la profession ne sait plus attirer les vocations.
Quand on évoque les métiers de l’électricité, on pense à tort au tireur de câbles
Quelle erreur !
On devrait parler des métiers high-tech me dit la FFIE.

LA SECURITE DIGITALE, METIER D’AVENIR

Il serait urgent de valoriser tous ces métiers de la sécurité digitale qui deviendront bientôt les postes clefs de notre économie.
Ce qui est navrant me dit-on, c’est que les jeunes se détournent de ces métiers de l’électrotechnique high-tech, et qu’ils préfèrent prolonger leurs études alors qu’un bac+2, agrémenté d’une formation en entreprise, permettraient de résoudre le problème de main d’œuvre qui pénalise ce secteur d’avenir.
L’apprentissage également est à la peine. Et les entreprises souffrent de ce décalage entre promesses de l’État et la réalité du terrain.
Mais comment rendre la filière de la « digital electricity » attrayante ? Peut-être faut-il accélérer le déclencheur de passions. Et là, c’est aux entreprises d’agir, en se rapprochant de l’éducation nationale et en faisant part de leurs besoins. Car je retiens une chose de ces rencontres organisées par l’Anitec, (Alliance Nationale des Intégrateurs de Technologies), c’est bien l’entreprise qui crée le diplôme. Or, force est de constater que les patrons ne jouent pas le jeu, souligne Natalie Champion.
Alors mesdames et messieurs les entrepreneurs, s’il vous plaît, communiquez et faites savoir vos savoir-faire ! Allez chercher les jeunes, parlez leur des métiers d’avenir qui seront bien payés !
Si l’on veut éradiquer le chômage, et solutionner la pénurie de main d’œuvre, il serait bon que les organismes de formation travaillent main dans la main avec les entreprises. Car si on rate ce travail en commun, on manquera chaque année plus de compétences.

Par Eric de Riedmatten