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Sécurité aux JO : enfin le feu vert pour l’intelligence artificielle – le Regard d’Éric de Riedmatten

Par Eric de Riedmatten
Janvier 2023

Je n’en suis pas revenu lorsque j’ai lu (peu avant les vacances de Noël) que l’intelligence artificielle serait utilisée pour sécuriser les Jeux Olympiques 2024. Cette annonce passée inaperçue est un vrai tournant pour le monde de la sécurité. Ce sont de nouvelles méthodes de travail qui vont permettre d’introduire l’utilisation de la reconnaissance faciale.

Alors bien sûr, et comme toujours, des verrous vont être mis en place pour limiter l’effet de cette Intelligence Artificielle.  Au nom du respect des droits de l’homme et de la loi informatique et liberté. J’ai même lu qu’un juriste, Bastien Le Querrec, membre de l’association La quadrature du Net, cité par le journal Le Parisien, s’inquiétait des conséquences de cette nouvelle forme de sécurité. Car il y voyait une atteinte aux libertés publiques et une intrusion dans les vies privées !

Ah bon : le fait de repérer les fauteurs de troubles et tous ceux qui menacent la sécurité du pays… Devraient-ils passer à travers des mailles du filet ? Au seul motif des libertés publiques ?
Personnellement, lorsqu’un radar me flashe en ville et que les autorités me somment de payer une amende dans un court délai, personne ne s’offusque ou ne s’oppose à cette intrusion dans la vie du citoyen !  En revanche, repérer des voyous sur le point de commettre des actes graves lors d’évènements sportifs devrait-il faire l’objet de plus de souplesse ou de clémence ?

Je dis non. Il ne faudra rien laisser passer. Et les associations de défenses des droits de l’homme pourront toujours monter au créneau, j’espère de tout cœur que le gouvernement ne cédera pas.
Car le système s’annonce très efficace.

UNE RECONNAISSANCE FACIALE QUI NE DIT PAS SON NOM

De quoi s’agit-il ? D’un dispositif de vidéo protection doté d’algorithmes capables de détecter toute situation anormale. Il sera possible de cibler les personnes répondant à tel ou tel signalement. Cette technologie permettra d’analyser les mouvements de foule, elle repérera tous ceux qui s’apprêteraient à dégrader un bien public. C’est une technique imparable grâce à laquelle, les fauteurs de troubles déjà fichés pourront être interceptés. Oui, il s’agit bien d’une reconnaissance faciale qui ne dit pas son nom. Même si l’on promet de ne pas dévoiler l’identité des personnes repérées.

MERCI GÉRALD DARMANIN 

Et devant un tel choix, je dis bravo et merci à Gérald Darmanin. Car enfin, un ministre de l’Intérieur a osé lancer la France dans cette nouvelle forme de sécurité intelligente.

Tous les défenseurs des libertés publiques, les écolos ultras, les wokistes et les ONG comme Amnesty International, dénonceront la dictature sécuritaire enclenchée par la France, terre des droits de l’homme. Alors le gouvernement, sans doute par lâcheté, ou habileté, a choisi de miser sur la carte expérimentale.  J’ai bien compris que cette intelligence artificielle ne serait utilisée que jusqu’en 2025. Soit un an après les JO pour bien vérifier l’impact du système sur une durée de 48 mois.  Et là, je m’étouffe. Car tous les pays qui ont recours à la reconnaissance faciale ont tout de suite engrangé des résultats positifs. Israël en tête pour protéger ses frontières.
Il y aussi l’Autriche où 600 000 personnes potentiellement dangereuses sont désormais fichées dans une base créée par la loi de 2020.


LA FRANCE IRA-T-ELLE AU BOUT DE L’EXPÉRIENCE ?

Il y a hélas un verrou qui risque de bloquer en France cette fantastique technologie. C’est celui de la commission européenne qui aura surement son mot à dire. Au lieu de songer au bien public, l’Europe a décidé d’encadrer la reconnaissance faciale et rien ne dit qu’elle ne sera pas saisie pour bloquer cette initiative majeure.


Décidément, la France est un pays formidable grâce à ses lois et ses règlements. Tout y est parfait et bien pesé. La France a des idées et des ingénieurs. Elle dispose des technologies de pointe avec des entreprises de sécurité performantes.  Mais hélas, d’innombrables freins viennent entraver cet élan.

Comme toujours, les lois ne sont pas appliquées ou elles sont vidées de leur efficacité parfois sur injonction de la commission européenne.  Dommage.  Je souhaite vraiment que les JO 2024 soient surprotégés par tous les moyens disponibles. Quels que soient les dispositifs utilisés. Je n’oublie pas que le jour de la cérémonie d’ouverture, il y aura 600 000 spectateurs dont 100 000 debout de long des quais de Seine. Et peut-être vous et vos enfants ? Alors de grâce, ne laissez pas passer l’occasion d’utiliser la reconnaissance faciale pour protéger les innocents. Nos Jeux Olympiques doivent devenir une référence en matière sécuritaire, comme la coupe du monde de football l’a été grâce à l’efficacité exemplaire des autorités de Qatar, épaulées par les forces de sécurité de plusieurs pays dont la France.  

En France, la sécurité sera l’enjeu numéro un des JO 2024.

Eric de Riedmatten

Directeur de la publication : Michaël Lejard
Chef d’édition : Eric de Riedmatten