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Ecolos Ultras : faut-il mettre un agent de sécurité derrière chaque œuvre d’art ? – Le Regard d’Éric de Riedmatten

Par Eric de Riedmatten
Novembre 2022

Je suis choqué de voir les écolos ultras (comme les surnomme Paris-Match, à la Une de son numéro du 11 novembre) s’en prendre aux œuvres d’art dans le monde entier. Sont-ils devenus fous ? Et pourquoi tant de haine ? Salir Goya au Prado de Madrid, endommager une œuvre de Monet à Potsdam, jeter de la sauce tomate sur Van Gogh, à Londres. En quoi cela fera-t-il avancer la cause écolo ? Ces dieux de la « Mère Nature » (comme il y avait les fous de Dieu) veulent attirer l’attention sur le réchauffement climatique. Mais ces dieux sont-ils tombés sur la tête ? Et jusqu’où cela va-t-il aller ? Vont-ils un jour détruire des monuments, comme l’ont fait les Talibans en 2011, lorsqu’ils ont fait exploser deux gigantesques bouddhas au cœur de l’Afghanistan ?


Je m’inquiète. Et je me pose une question : Faudra-t-il mettre un agent de sécurité derrière chaque œuvre d’art ?  Cela me rappelle la phrase de Jean-Pierre Chevènement, impuissant face à la montée des incivilités : « On ne peut pas mettre un policier derrière chaque français ». Voilà où en est la France aujourd’hui.

FAUT-IL ACCÉLÉRER LA RECONNAISSANCE FACIALE OU SONORE ?

Face aux attaques imprévisibles, les musées sont incapables de gérer de telles situations. A moins de recourir aux technologies les plus avancées comme la reconnaissance faciale. Hélas, la France ne l’autorise pas. Dommage, car à Nice, en février 2019, lors du carnaval, un logiciel israélien avait permis d’identifier des supposés fichiers S. Il s’agissait d’une expérience réalisée par des figurants et qui avait été concluante. Cette technologie serait également bien utile pour le contrôle des supporters les plus violents aux entrées de stades. La ville de Metz dispose d’ailleurs d’un logiciel prêt à l’emploi pour filtrer les entrées du club. Mais son utilisation dépend du feu vert des autorités.

D’autres techniques sont prêtes. La reconnaissance sonore serait une solution. Une entreprise de Saint-Etienne a mis au point un système de caméras couplé à des micros capables de détecter les sons et les paroles suspectes. Ainsi, un activiste qui parlerait trop fort de son projet d’attaque serait immédiatement identifié aux entrées du musée et intercepté avant qu’il ne réalise son forfait. Cette technique, testée à Saint-Etienne, a été expérimentée dans les quartiers sensibles et serait même en mesure de déclencher l’envoi de drones pour inspecter les lieux. La CNIL, hélas, a bloqué le projet, au motif du non-respect des droits fondamentaux.

Et pourtant, cette reconnaissance faciale ou sonore ferait des miracles. Un récent rapport révèle que 600 000 autrichiens « suspects » font déjà partie d’un fichier, en vue d’identifier de potentiels criminels. Ce que révèle le parti libéral NEOS.

LE LOUVRE ET SES 10 MILLIONS DE VISITEURS ANNUELS 

L’idée serait d’accélérer les nouvelles technologies pour surveiller les musées. Cela serait bien utile au Louvre qui doit gérer la surveillance de 38 000 œuvres et qui compte 12 00 agents de surveillance, gérés par la société Securitas, depuis 2019.  Malgré tous les contrôles et les millions d’euros dépensés chaque année dans la sécurité, la Mona Lisa n’a pas échappé à l’entartage, le 22 mai 2022. Une violence absurde commise par un activiste déguisé en vieille dame dans un fauteuil roulant. La Joconde n’a pas été endommagée, grâce au verre inviolable qui la protège de tout acte de malfaisance. Ce qui n’est pas le cas des autres tableaux laissés à l’air libre et qui deviennent des cibles potentielles.

Alors faut-il faire plus pour surveiller les 10 millions de visiteurs annuels qui entrent au Louvre ?

J’apprends que les musées ont de plus en plus recours à des cabinets de conseil en sécurité pour mettre au point la bonne stratégie.

A la demande de la Ministre de la culture Rima Abdul Malak, les musées ont reçu pour ordre de « redoubler de vigilance » avec des fouilles renforcées. Mais cela suffira-t-il ? Je lisais une interview de Guy Tubiana dans l’Express. Cet expert en sûreté pour les musées de France disait ceci : « Un musée n’est pas un aéroport, impossible de fouiller chaque visiteur pour s’assurer qu’il n’a pas un tube de colle caché dans ses vêtements ».  

L’ART NE PEUT SE DÉFENDRE

Et se pose aussi la question du coût : Une vitre peut coûter jusqu’à 10 000 euros pour protéger un petit tableau, estime le Comité International pour la Sécurité dans les Musées (ICMS).

Quant à recruter davantage, le problème se pose en cette période de pénurie de main d’œuvre, d’autant que les salaires ne sont pas attractifs précise l’ICMS.

Le musée Grévin, à Paris, est particulièrement visé, car il symbolise les gens de pouvoir et les célébrités qui ont peut-être un peu trop abusé de la planète. Les rois (entartés au musée Tussaud de Londres), les chefs d’Etat inconséquents, les stars et leur jet privé !

Que de cibles. 

Comme l’écrivait, récemment, le journal Libération, l’Art ne peut pas se défendre ! Le directeur du Centre Georges Pompidou affirmait, à l’AFP, qu’il était désormais sur le pied de guerre pour protéger ses œuvres.

Ce que je retiens de tout cela, c’est que ces activistes veulent que l’on respecte l’environnement mais eux, ne respectent plus leur environnement.

Eric de Riedmatten

Une émission Agora Médias
Directeur de la publication : Michaël Lejard
Chef d’édition : Eric de Riedmatten